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Les Z'arts à tous

16 novembre 2011

FAITES LA GUEULE VOUS ÊTES FICHE !!!

Avez-vous lu le roman de George ORWELL nommait "1984 "?  Eh bien nous en sommes quelques parts arrivé là !  Cependant  , aujourd'hui , le"big brother"dont je veux faire allusion , tout au long de cet article est beaucoup plus fourbe , insidieux , fallacieux que dans le bouquin de G.ORWELL , car il revêt de multiples formes qui nous sont devenues familières et utilise tous les moyens pour étendre ces métastases sur le monde entier , y compris dans les contrées les plus reculées !  Il s'ingénie à nous faire croire que nous sommes en démocratie , or , en réalité  , nous sommes ses prisonniers ! Il possède plusieurs armes , dont l'une des plus redoutables est appelée par deux petites lettres dont la consonance résonne innocemment comme le pseudonyme du célèbre créateur de la bande dessinée "TINTIN " , c'est à dire  , Rémi George dit Hergé  . Seulement voilà ...la ressemblance ne réside que dans cet "effet" , puisque  bien sûr  il s'agit là , mais vous l'aurez compris , des (R G)"Renseignements généraux". Il y a , notamment , les services secrets ( pour ne pas dire "les sévices" secrets ). Néanmoins , "big brother" , les a nommé "D G S E ",  car , il faut en convenir , "SS" aurait pu éveiller des soupçons à son égard  !!! Pourtant , les méthodes qu'il emploie pour arriver à ses fins , sont proches de celles de la gestapo . Mais dés lors qu'il est découvert , aussitôt , il évoque , au nom de sa prétendue raison , le "secret défense". Le pire , c'est qu'il nous rend complice de ses vices en les faisant passer pour des vertus  ! En mon âme et conscience je suis en train , comme vous le faites tous bien souvent sans vous en douter franchement , de lui fournir bon nombre de renseignements concernant mes opinions politiques et à d'autres égards ! Car oui , "big brother nous fiche par tous les moyens qu'il a mis à notre disposition pour nous épier . Par conséquent , si bon lui semble , il lui suffirait d'interpréter , à sa  guise ce que l'on écrit , afin de justifier , d'une manière ou d'une autre , notre mise à l'écart . Depuis presque cinq ans  , comble de l'ironie , celui qui  est à la tête de big brother et l'un de ces hargneux complexés , dont la petite taille l'a fait muter en grand mégalomaniaque ! Le problème , est qu'il a rendu le pays aussi malade que lui même , ainsi que bon nombre des habitants . Ma plus grande inquiétude , à l'occasion de l'élection présidentielle , réside dans la peur que les gens , développent un syndrome de stockholm , qui , je le rappelle , se manifeste par la compassion que une victime peut soudain avoir à l'égard de son bourreau . En revanche , et là je m'adresse directement à big brother et ses clones , fiché pour fiché  , personnellement , la seule et unique chose dont  je serai parfaitement d'accord que vous fichez , c'est la paix aux citoyens et notamment , à moi même !  

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16 novembre 2011

AUX ACTES CITOYENS !!!

Invitation à la reflexion pour une révolution pacifique et constructive.

par zarathous3

Je constate , de tous côtés , dans tous les médiats , que tout le monde y va de son commentaire , eut égard à nos (biiip...) de dirigeants et la crise que leur politique a occasionnée . En revanche , c'est bien beau et facile de critiquer , mais personne ne propose des idées pour faire face à l'urgence ! Or , sachant que les volontés faibles se traduisent toujours par des discours et les volontés fortes par des actes , par conséquent , au risque de me faire traiter de prétentieux , mais à mon sens , celui qui ne risque rien risque encore d'avantage , je compte m'inviter dans les débats du candidat , dont mes idées se rapprochent le plus , afin de lui soumettre quelques propositions .

En effet , moi aussi  j'en ai marre de subir la politique du"mètre" de l'Elysée et de ses ouailles ! Cependant , je trouve totalement inutile de seulement se contenter de s'exprimer sur des sites "anti Sarko", car outre le fait que ça soulage , j'en conviens , cela ne fait pas évoluer les choses pour autant et c'est beaucoup d'énergie dépensée  pour rien , au finish  ! Sachant que , celui qui veut faire bouger réellement les choses trouve les moyens et que celui qui ne veut rien faire trouve des excuses , j'invite les premiers à se mobiliser . Quant aux seconds , inutile ne serait ce même que de vous donner la peine de chercher une excuse , car nous n'avons plus de temps à perdre !  Maintenant , agissons !!!

Nous sommes en démocratie , paraît-il ? Et si vous prenez n'importe quel dictionnaire voici la définition que celui-ci vous donnera : La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple, (principe de souveraineté ),sans qu'il y ait de distinctions dues à la naissance , la richesse , la compétence...,(principe d'égalité). Personnellement , je pense que l'on dirait plutôt le contraire , car aucun candidat ne m'a jamais inviter à donner mon avis sur les décisions et les projets de lois qui , pour ne citer que celles ci , favorisent les friqués de ce monde et qui mettent à genoux , nous , les prétendus faibles !!! En revanche , eux savent nous solliciter pour que nous leur donnons notre voix . Par conséquent , réapproprions nous la démocratie au vrai sens du terme , allons dans les meetings du(des)candidat (s) dont les propositions correspondent au plus près de nos idées  (et non pas des leurs"leurres") et dans un souci d'établir le"donnant  donnant"exposons nos requêtes !

Pour ma part , bien déterminé à me faire entendre , je me suis rendu à la mairie de ma ville , laquelle , soit dit en passant , est proche de mes idées , afin de connaître les dates et lieux des meetings des candidats susceptibles de m'intéresser . Je devrai recevoir des réponses sous peu .

Pour donner un ordre d'idées , voici  l'une  des principales  demande du style , car je ne peux toutes les citer , dont je pense qu'il serait urgent de requérir ;

Afin d'assurer une bonne démocratie  , il serait judicieux  que les mairies instaurent , tous les trimestres , par exemple , dans chaque villes et villages (salle de fête ou autres ) , une espèce de forum afin que chacun d'entre nous puisse participer activement  aux débats autour d'un sujet quelconque concernant l'amélioration des conditions de vie des citoyens .

Par ailleurs , il me paraît impératif de replacer  l'humain devant l'argent  , car n'oubliez pas que c'est à cause de la cupidité d'une poignée de financiers que nous en sommes arrivé  à ce stade de délabrement !

Il serait , notamment , nécessaire , que les jeunes (le peu qu'il y a ) et certains moins jeunes aussi , s'intéressent d'avantage à la politique , plutôt que de s'anesthésier à longueur de temps à coups d'alcool , de cannabis et autres narcotiques de la sorte ! ( Je me suis déjà exprimé sur le sujet .)

Aussi , il y a en France , une quantité  importante de villages qui se meurent faute de jeunesse motivée

qui serait apte , par le biais associatif , de faire revivre , par le tourisme , un petit bled , dans le principe du château de Guédelon ,  par exemple , en relançant des métiers tels que , boulanger , épicier , forgeron , etc... Ainsi cela créerait des emplois avec tout le positif qui en découle !

Il y a encore , sans aucun doute  , beaucoup d'autre choses à faire ou à refaire , car , j'en suis convaincu , tout na pas été fait , même au contraire ! Par conséquent , j'invite toutes celles et ceux qui auraient des propositions , de les exprimer par les mêmes moyens , lesquels nous déversent quotidiennement  des tonnes d'infos plus négatives les unes que les autres . En attendant , à bons entendeurs ...salut !

16 novembre 2011

YA OTTO !

Dialogue intérieur avec une âme .

 

"Ya otto" est un mot en Moré , lequel signifie : "c'est comme ça ! ". Le Moré est le dialecte parlé par l'ethnie Mossi .

Ces derniers vivent principalement au BURKINA FASO (Afrique de l'Ouest ) néanmoins, on peut rencontrer ce peuple notamment dans de divers pays voisins , tels que : La CÔTE D'IVOIRE , le GHANA , le NIGER et etc ...

L'histoire que je vais relater se déroule entre 2004 et 2005 à Ougadougou (capitale du Burkina ) et est parfaitement authentique . Au delà d'un simple témoignage , celle ci se veut être avant tout un hommage , un requiem , une offrande dédié à la mémoire de Basile .

 

A toi Basile ,

à tes parents et aux miens

 

 

(AVANT PROPOS )

 

Chez les Mossi (s) , il est une traditions qui autorise un enfant , lequel n'appartient pas seulement qu'à sa famille , mais aussi à toute l'ethnie Mossi , de choisir un référent nommé en Moré :" baba bila "qui signifie : "petit papa ". Le peuple m'avait baptisé " nassara moiga " le blanc Mossi et de ce fait bon nombre de gosses m'avaient honoré du titre " petit papa ", donc c'est en temps que tel que je m'exprimerai au cours de cette histoire , car , ainsi l'aurait sans doute désiré Basile .

 

 

L'amour que j'éprouve à l'égard de ce pays et l'Afrique commande

que je ne me taise jamais à tout ce qui touche à leur destin et leur

devenir .

 

Norbert ZONGO

( Journaliste Burkinabé assassiné le 13 décembre 1998 )

 

 

- Préface -

 

L'attirance que j'éprouve à l'égard de ce continent , et plus particulièrement , pour le peuple noir , remonte à mon enfance . Celle ci naquit entre 1967 et 1970 , j'étais alors âgé à peine d'une dizaine d'année seulement . C'était , je m'en souviens trés bien , à l'occasion d'un journal télévisé qui diffusait un reportage sur une famine , laquelle sévissait dans une région nommait à l'époque le Biafra situé au sud-est du NIGERIA . Aujourd'hui , ces images extrêmement terrifiantes et choquantes de ces véritables squelettes vivants sur lesquels ont aurait dit que l'on avait jeté comme ça à la hâte un voile de peau fripée et d'enfants moribonds au ventre atrocement gonflé , couverts de mouches nécrophages qu'ils n'avaient même plus la force de les chasser , me hantent encore . C'est , néanmoins , à l'issue de celles ci que j'avais fait le serment d'aller aider ces peuples lorsque je serai grand . Ainsi , plus de trente cinq ans plus tard , je réalisais ce rêve pour tenter de conjurer ce cauchemar .

 

 

YA OTTO !!!

Des mots pensés pour panser les maux

 

 

Basile ,

 

Je t'avais rencontré par l'intermédiaire de Boukaré , ton fidel ami , ton compagnon de misère ,de survie , lequel comme toi et parmi bien d'autres , était un petit commerçant ambulant déambulant devant le portail métallique du chantier d'un immense complexe hôtelier sur lequel , depuis peu , je travaillais en temps que peintre et par la suite menuisier , à Ouaga 2000 . Lui vendait de l'eau glacée et des beignets et toi simplement du bisap (délicieuse boisson concoctée à base de fleurs d'hibiscus ) dans des sachets en plastique plus élémentaires que alimentaires , parce que là-bas ,faute de moyens , ya otto ! (c'est comme ça ! ) . Boukaré qui était âgé de deux ans de plus que toi , t'avait présenté comme étant son petit frère ; en Afrique on n'est tous frères ; frères de sang ou de misère , mais néanmoins toujours solidaires . Ici , en occident vois tu ,le monde commence généralement par soi même et se limite à nos proches . Or ton peuple et toi , m'aviez ré appris que le monde est en réalité le prolongement de la famille . Faut il que nous soyons à ce point aisé pour s'être ainsi appauvri de cette essentielle richesse nous Européens ?

Par respect de ton ethnie , mais aussi par souci de proximité , de fraternité , je t'avais demandé en Moré :- Fo youlé la bouin ? ( comment t'appelles tu ? ) Stupéfait que un blanc puisse parler ton dialecte , tu m'avais répondu avec un superbe et généreux sourire qui éclairait ton si doux visage - Basile ! Ainsi ,depuis ce jour là , je t'avais surnommé " l'enfant au sourire magnifique ", parce que en toutes circonstances , il ne te quittait jamais . Même lorsque Boukaré m'avait raconté ta pauvre vie . Car toi , petit Basile , jamais , par pudeur , par humilité ,tu ne parleras de ton passé , jamais ! Ce passé qui t'avait cependant contraint à l'âge de onze ans de quitter les tiens resté au village , situé en brousse , loin de cette capitale dans laquelle tu étais venu , seul , pour tenter ta chance , pour un éventuel avenir meilleurs . Après que nous ayons fait connaissance , une complicité et une sincère amitié s'était très vite instaurée entre nous . Pendant plus d'une année , on se voyait chaque jour , mais cependant , dans de courts instants que je m'octroyais sur les heures de mon travail lorsque il me l'était possible , ou juste le temps de t'acheter du bisap . Néanmoins , tu ne perdais jamais l'occasion de venir me saluer dés lors que j'arrivais sur le chantier , ou que je le quittait . Et lorsque parfois il t'arrivait d'être absent , tu prenais à chaque fois le soin au préalable de charger ton camarade de me transmettre le bonjour de ta part ,cela soulignait l'importance que tu attachais à mon égard . De mon côté , lorsque je ne te voyais pas , je m'empressais aussitôt d'en connaître les raisons auprès de notre lien commun , de notre messager , Boukaré . C'était devenu un véritable rituel entre nous au fil des mois qui s' écoulaient . On m'avait dit , que tu disait aux autres petits commerçants que j'étais ton petit papa blanc . En ce qui me concerne , j'avais envisagé , avec l'accord des miens , lesquels n'y voyaient aucun inconvénients , de te proposer de venir vivre parmi nous . Mais néanmoins , j'avais préférer attendre des conditions matérielles plus favorables avant de te poser la question . En avril 2005 , je me souviendrai toujours de cette unique fois où je t'avais rencontré en dehors du chantier . C'était un vendredi au crépuscule , alors que je circulais à vélo sur la double voies de l'avenue France Afrique parmi les grouillants ruées que ces heures là acheminaient vers leur foyer , tu m'avais interpelé , car on ne s'était pas vu depuis au moins deux semaines . Boukaré m'avait dit que tu t'étais rendu au village pour aider tes parents à cultiver les arachides . Or , en réalité , tu avais trouvé un autre travail qui consistait à livrer de l'eau , à l'aide d'une barrique montée sur un châssis muni de deux roues , chez les particuliers qui vivaient dans les quartiers bâti de cases en banco ( briques de terre ) pour le compte d'un petit patron qui n'était guère plus âgé que toi , afin d'améliorer un peu ton quotidien . Oh certes , cela ne te rapportait pas beaucoup plus , mais au moins ça te garantissait ton loyer à la fin du mois et ta pitance un jour sur deux . - Pas le choix ya otto !- m'avais tu dit humblement en haussant les épaules avec ton magnifique sourire . Il est certain petit Basile , que pour devoir , ainsi , pousser une barrique de cent cinquante litres d'eau du haut de tes treize ans , sous une température avoisinant les 45°, de six heures le matin jusqu'à parfois au delà de vingt et une heures , le soir sur des pistes défoncées, pour un salaire journalier de 300 F cfa ( à peine 50 centimes d'euro ) , il ne fallait pas avoir d'autres choix que celui ci ! Mais en occident qui s'en souci ? Avant que l'on se quitte , je t'avais promis que je viendrais te chercher , ainsi que Boukaré , un week end , lors des toutes prochaines vacances de juin que nous avait annoncé le directeur du chantier , pour manger chez moi et aller à la piscine . Ta réaction avait été immédiate , ton visage s'était soudain transcendé dans une joie à la limite de l'euphorie , ton magnifique sourire légendaire en un rire jubilatoire et , trépignant sur place , tu m'avais longuement serré la main avec les deux tiennes dans d'infinis remerciements en Moré et en français - Ouahiiii ....barka .... barka woussgo ...merci beaucoup ! - Enthousiasmé et ému par ton si grand bonheur , j'avais failli te proposer de venir vivre chez nous , cependant , trop affligé de travail j'avais jugeais que juin serait plus opportun et nous nous étions séparé dans de chaleureuses salutations . Or , ce jour là , j'aurais dû me souvenir de l'oracle de ce vieux sage musulman que je croisais chaque soir dans le quartier dans lequel je résidais à mon arrivée à Ouaga , qui m'avait dit quelques choses comme ceci - Toi qui semble si généreux avec mon peuple ,soit toujours très attentif à la rencontre que tu feras , car celle ci peut être la providence ,,alors laisse toi guider par la première idée que te dicte ton coeur car c'est la meilleurs ! - Pensant qu'il avait voulu parlé pour lui , je n'avais pas plus approfondi . Néanmoins , j'allais bientôt saisir le sens profond de ses paroles et ô combien il avait raison ! Ensuite , quelques temps après ce vendredi , il y eut aussi un samedi aux alentours de midi , alors que je sortais du chantier assis dans un pick up chargé de portes que je devais aller faire rectifier en ville , à mon agréable surprise , tu étais là debout , à droite du portail avec Boukaré et parmi un petit groupe de jeunes commerçants . Je ne savais pas pourquoi ce jour là , ton sourire magnifique m'avait encore plus irradié que d'habitude , tu m'avais saluais de tes deux mains dressées haut par dessus la tête de tes camarades , en clamant fort mon prénom , comme si tu voulais être certain que je te voyais bien . D'ailleurs , l'un des ouvriers qui m'accompagnait m'avait fait la remarque : - Ben dites donc patron ,on dirait que le petit vous apprécie beaucoup lui aussi , vous voyez bien que vous êtes notre nassara moiga !!! ( blanc Mossi ) - ce qui , je t'avoue , m'avait procuré une certaine fierté ! Pourtant , j'ignorais encore , que ce si magistral salut , allait s'avérer être , en fait , comme un ultime adieu , puisque une semaine plus tard , c'était le dernier lundi d'avril 2005 , aux environs de six heures trente le matin , je m'apprêtais à franchir le portail du chantier au guidon de mon vélo , lorsque , soudain , je vis accourir Boukaré dans ma direction , en m'appelant désespérément , totalement bouleversé , dans une voix à demi étouffée , des larmes plein les yeux , pour m'annoncer l'incroyable , l'insoutenable , l'horrible , la terrible nouvelle - Basile et décédé ...écrasé par...un camion ...! - ce sont ces propres mots .

Littéralement foudroyé , assommé ,abattu par ce que je venais d'entendre , toutes activités semblaient s'être brusquement figées autour de moi , comme si le monde avait plongé en apnée . Le silence faisait un bruit terrifiant à mes oreilles et dés lors , tels des flashs stroboscopiques , ma mémoire se mit à régurgiter anarchiquement des images dans lesquelles je te revoyais là devant moi , illuminé dans ton sourire magnifique , puis peu à peu elles s'estompèrent , laissant un halo évanescent de lumière . Les choses s'animèrent à nouveau , je repris mon esprit . Aphone , chancelant , je voulais rentrer chez moi ,m'enfermer , me terrer pour crier ma douleur ,hurler de toute ma rage et pleurer , pleurer au delà même de mes larmes, de mon insondable chagrin , pleurer jusqu'au sang ! Cependant , j'ai dû enfouir au tréfonds de moi ma peine , parce qu'il fallait que j'assume mon travail , mes responsabilités face à mon poste , face à

mes ouvriers pour lesquels je représentais l'espoir d'un avenir meilleur , face à ce serment que j'avais fait quatre ans auparavant à ton grand frère de misère qui est devenu mon fils à parts entières et enfin face au devoir ,dorénavant, témoigner de ta bien trop courte vie . Le soir ,après le travail , je me joignais à Boukaré qui était si désemparé , afin que l'on se soutienne mutuellement dans notre peine démesurée , dans notre profond désarroi et dans l' irréversible idée que l'on devait désormais se faire , de ne plus jamais jamais te revoir , jamais ! Il me raconta , alors , comment cet abominable drame t'était arrivé quatre jours auparavant . C'était le je jeudi soir , où après l'une de ces harassantes journées , comme le sont généralement toutes celles de ces enfants du tiers-monde qui n'ont pas d'autres choix que celui de travailler afin de se nourrir , sachant qu'il y avait un mariage musulman dans le quartier dans lequel tu bossais , tu avais décidé , pour te détendre , de faire parti de la fête , parce que ici lorsque il y a un événements de quelques natures qu'il soit , mariage , baptême ou enterrement , toute la population des environs y participe spontanément , inutile d'y être officiellement convié , ya otto ! Par ailleurs , tout ce qui roulent est mis à contribution pour le transport des mariés , des familles et des participants . Ainsi , au passage du cortège nuptial , sans doute grisé par la liesse ambiante , comme beaucoup d'autres , tu t'étais suspendu à la ridelle d'un camion déjà bondé de monde , lorsque secoué par les innombrables trous et bosses jonchées sur les pistes de latérite , lesquelles sillonnaient aux travers des cases , soudain , sans doute à bout de force , tu avais lâché prise , puis roulant à terre tu te faisais happer par les roues du camion qui précédait . Selon de nombreux témoins tu avais crié - Mam kimi ...( je suis mort ... )- ce furent tes dernières paroles . Voilà comment tu disparaissais en ce putain de jeudi . Tu es mort de ne pas avoir assez vécu . Seulement petit Basile , tu nous manques cruellement , atrocement , terriblement , parce que la mort ,cette salope , elle ne se contente pas uniquement de tuer , car elles blesse grièvement ceux qui demeurent ,elle les mutilent à tout jamais ! Moi , elle m'a amputé de ton si doux visage , de ton si tendre regard au fond duquel y brillait tant de sagacité , d'envie de vivre . De ta belle voix chaude , colorée de cet adorable accent africain qui mettait tant de soleil dans tes mots , de ton si magnifique sourire qu'amplifiait la blancheur éclatante de tes dents à la symétrie parfaite et de tout ce qui exaltait tant tout ton Être et ceux qui s'en entouraient . Je suis comme un marin navigant au milieu d'un océan déchaîné de larmes , sans sextant , sous un ciel sombre , sans étoiles . J'ai perdu mes latitudes , tous mes sens sont à l'agonie ; mes yeux sont aveugles de ne plus te voir , mes oreilles sont sourdes de ne plus t'entendre et ma voix est muette de ne plus te parler . Il manque tout un pan dans mon avenir et des voyelles pour l'écrire . J'ai mal, je pleure , je cherche les mots qui m'apaiseraient . Ces mots pensé pour panser les maux , en vain ! Ya otto , c'est le destin , la fatalité , tous ces mot dits au cours des jours maudits qui expriment l'impuissance , la résignation face au néant , à l'irrévocable . Alors certains s'en remettent à dieu et me conseille de le faire . Mais de grâce ,épargnez moi de cela malgré le respect que je vous dois , car si il avait existé , je me serais fait tuer pour aller lui casser la gueule ! Je suis athée , convaincu plus que jamais qu'il n'y a rien ! Et tant pis pour moi si rien ne peut me consoler , ya otto ! Mais j'exècre ces religions qui nous accusent e vivre et toute l'hypocrisie mensongère qu'elles véhiculent pour tenter de nous faire avaler l'inacceptable , l'intolérable , l'insupportable ! Lorsque j'ai bien trop mal de ta définitive absence , je m'injecte aussitôt une dose de souvenirs . Oh bien sûr ça ne guéri pas les souvenirs , mais ça soulage un instant . Les souvenirs sont le passé . Et le passé c'est comme l'avenir , mais à l'envers , un flashback . C'est le temps à rebours dans lequel ta mort m'a condamné à y errer pour te revoir vivant , dans l'au-delà même de l'au-delà , jusque à l'immémorial ! Aussi , je ne peux m'empêcher d'imaginer tout ce que j'aurai pu faire pour toi si , comme je l'avais très souvent pensé jusqu'à ce fameux vendredi où tu m'avais interpelé , je t'avais proposé de venir vivre parmi nous .Comme pour mon fils , je t'aurai tout d'abord inscrit à l'école , je t'aurai appris beaucoup de choses telles que ; faire du pain , des gâteaux , à cuisiner , à bricoler afin que tu puissent toujours t'en sortir aux cas où , afin que tu n'aies plus jamais faim . Ensemble on aurait peut être tous voyagé , ou bien on aurait créé une entreprise , une association humanitaire , un restaurant , ou que sais je encore . Néanmoins ce dont je suis sûr et certain , c'est que tu aurais vécu dans le bien être , dans la sécurité , dans l'amour, dans le respect , dans l'espoir et l'allégresse que tout cela génère . Tu ne te serais plus jamais éreinté à pousser une barrique et certainement , certainement , tu n'aurais jamais grimpé sur ce putain de camion au cours de ce putain de mariage . Mais pourquoi ne t'avais je pas proposé avant de venir vivre chez nous ,pourquoi ? Si seulement j'avais compris ce que le vieux sage m'avait dit ...si seulement j'avais su ...! Pour avoir voulu trop attendre des conditions que je pensais plus favorable , je t'ai perdu pour l'éternité . Cela souligne à quel point dans nos quêtes vers l'inutile , on en oublie bien souvent celle de l'essentiel . Maintenant tu n'es qu'un petit fantôme qui hante mes remords . Que me reste t 'il de toi , si ce n'est qu'un petit amas de terre sur lequel est plantée une croix , une misérable petite croix de bois gravée de ton prénom ; Basile . Une tombe au milieu d'un immense cimetière beaucoup trop peuplé de jeunes vies fauchées . Toutes ces pierres et ces croix qui symbolisent autant de destins barrés sur ce grand parchemin que représente à mes yeux ce grand jardin sommaire . Un jour j'irai là bas sur ta tombe , afin d'aller y planter un manguier, pour qu'il abrite cette jeune fille qui vient chaque matin prier un défunt de sa famille , laquelle aurait pu être plus tard ta femme . Et nourrir de ses fruits les enfants qui parfois la suivent , tel que tu l'aurais fait pour les tiens .Un manguier sous lequel j'irai m'assoir pour leur raconter ton histoire et pour te dire combien j'étais fier d'être ton petit père . Et pardonne moi si beaucoup je pleure de ne pas t'avoir dit combien je t'aimais , puissent mes larmes noyer tous mes regrets .

Depuis ce satané jour où ce pauvre Boukaré m'avait annoncé ta mort , tout me paraissait désespérément triste comme si il manquait un bout dans mon âme et dans mon corps . A chaque fois que j'arrivais devant le portail du chantier , les environs , la ville , le pays tout entier semblait être immergé dans un deuil abyssal . Même le vieil arbre solitaire planté telle une sentinelle de l'autre côté de la route en face de l'entrée principale de l'hôtel sous lequel tes camarades et toi aviez l'habitude de faire la sieste pendant les torrides chaleur de mars-avril , ne ressemblait plus qu'à une main géante et indigente qui aurait jaillie de la terre pour demander l'aumône au néant . Un soir , quelques temps après ton tragique accident , en rentrant du travail et à l'endroit précis duquel je t'avais rencontré la dernière fois , j'ai aperçu un enfant de dos qui avait ta carrure et qui poussait une barrique verte comme celle que tu avais ce jour là . En arrivant derrière lui , le coeur battant à deux cent persuadé que c'était toi , je l'interpelais en Moré - Basilé fô bémé by ?( Basile c'est toi ? ) - Le gamin s'arrêta et se retourna . A ma grande stupéfaction il te ressemblait étrangement , mais était un peu plus jeune que toi , puis il me répondit tristement avec un petit sourire pâle et timide - Ayo basilé kimi ! ( non Basile est mort ! ) - Profondément confus , presque aux bords des larmes , je posai ma main tremblante sur sa joue et m'excusai - Oh gafalga mam biga ... gafalga ...( oh pardon mon enfant ... pardon ... ) - L'enfant baissa la tête visiblement ému et me dit - ya bafi...ya...bafi ! ( ce n'est rien ...ce n'est rien ! ) - Ensuite , je le saluai ,il me salua , nous nous quittâmes , je pleurai . Cependant , malgré cela , dans d'illusoires espoirs , lorsque je rentrais à vélo le soir , je ne pouvais m'empêcher de te chercher en vain parmi le flux incessant des gens , que la tiédeur crépusculaire déposait parfois ça et là en petites grappes sur les rebords de la chaussée .

A l'idée que tu aies vécu les deux dernières années de ta vie seul , loin des tiens , dans un total désert affectif me rend profondément malade de culpabilité et ce même si les cruelles réalités de la survie africaine exigent que l'affection soit généralement reléguées au dernier rang sur l'échelle des priorités familiale , parce que un enfant choyé est un dépendant , m'a t-on dit . Or , il faut être dur , solide , résistant pour devenir plus tard un homme digne de ce qualificatif , lequel prend ici toute une autre dimension . La tendresse c'est pour les riches ! Pourtant , il faut voir la boulimie , l'avidité que tous ces pauvres gosses lorsque l'on prend le temps de les écouter , de s'en occuper , de les considérer à leur juste valeur . Tous me disent qu'ils auraient voulu être blanc car chez nous les enfants ne travaillent pas et sont protégés par les parents . C'est peut être la raison pour laquelle ils sont si soucieux de nous rendre service et parfois si jaloux si l'un d'entre eux réussi à obtenir notre confiance ; c'est ce que 'ils appellent " gagner un blanc "comme si cela se méritait . Preuve que l'affection parentale et un besoin essentiel et universel .C'est , notamment , peut être ce qui expliquerait pourquoi tu semblais si attacher avec tant d'attention à mon égard et que tu m'avais nommé secrètement ton " petit papa "comme si tu avais deviné mon intention de te proposer de venir vivre parmi nous ? Et c'est peut être aussi à cause de cela que tu n'avais pu contenir cette immense joie lorsque je t'avais invité pour aller à la piscine ? Seulement voilà ; entre temps la mort , cette irrévérencieuse putain , en avait décidée autrement en s'immisçant en ce jour de fête pour en faire une irréversible défaite comme si elle avait été soucieuse de ne pas te laisser ne serait ce que savourer ces instants de bonheur . C'est pourquoi , petit Basile , j'aurai beau écrire , j'aurai beau dire , cela ne suffira pas pour traduire combien j'ai mal , combien je m'en veux , combien tu nous manques ! Et puisque mes larmes sont mes seules armes , alors je pleure et pleurerai , je suis ainsi fait , mu par l'instinct du coeur , je suis un sensible sans cibles préméditée , je fonctionne à l'affect , aux ondes émises par la détresse des autres , parce que ce sont les seuls moments où je me sens pleinement utile . C'est la mission que m'a donnait ce reportage télévisé que j'ai vu dans mon enfance et ma raison d'être (Être )

ya ooto ! Vivre que pour sa propre gueule , à quoi bon ? Et puis si je suis trop émotif c'est précisément parce que le monde ne l'est pas assez ! Bien triste est l'indifférence ! Seuls , ceux qui ont perdu un enfant ou qui ont vu de très près le visage hideux de la mort ne me démentiront pas .Si seulement on pouvait retransmettre sa mémoire sur un écran géant et nos émotions dans le coeur des gens ! Je suis à fleure d'âme , tout mon être est en berne , sans cesse aux bords des larmes , la gorge serrée par un noeud brûlant , douloureux , je suis chancelant , titubant tel un boxeur qui se relève à l'issu d' un puissant et magistral ko . Jamais auparavant je ne m'étais connu dans un pareil état et je ne suis pas encore en mesure d'en évaluer les dégats . Je sais néanmoins que désormais plus rien ne sera plus jamais comme avant ! Aussi , très souvent je pense à tes parents car le fait que je ne les connaisse pas ne m'ote pas pour autant du devoir d'en parler .Pour eux , très certainement la perte de leur fils dans lequel ils avaient misé tant d'espoirs a dû être plus que terrible . Pour l'avoir déjà entendu dans une cour proche de la mienne , je crois deviner le hurlement atrocement déchirant de ta pauvre maman lorsque elle a appris ce qui t'était arrivé , toi la chair de sa chair , le sang de son sang . Je la vois agenouillée dans la poussière , les yeux et les bras levés vers le ciel implorant , dans une ultime prière , l'Eternel pour que celui ci lui rende son enfant . Boukaré m'a dit que tu avais une soeur aînée âgée d'une quinzaine d'années , un petit frère de sept ans , que ton papa était déjà assez vieux . Je les imagine là bas quelque part en brousse , terrés au fond d'une misérable case en banco avec un toit de paille , le soir venu , groupés autour de la lueur livide d'une bougie dans leur désespoir silencieux , ton vieux père un peu à l'écart prostré dans sa secrète douleur , usé par toute une vie de labeurs , ta soeur s'occupant courageusement de ton petit frère lequel de temps à autre doit lui dire - mam datin yiin Basilé ! ( je veux voir Basilé ! ) -

Cela suppose donc , que désormais tout repose sur les épaules de ta pauvre maman déjà tant accablée , car, ici en Afrique , comme partout dans le monde , les femmes sont les véritables cariatides du continent . Dés l'enfance , elles sont mises à rudes épreuves , seulement en plus des servitudes qui leur sont généralement attribuées , telles que ; s'occuper des enfants , préparer à manger , faire la lessive ect ... elles doivent , ici , cultiver les champs , chercher de l'eau au puit dont , parfois le plus proche se situe à plusieurs kilomètres de leur habitat , trouver du bois sec , piler le mil pour faire de la farine , fabriquer du savon et tout cela au cours d'une seule journée , toute une vie maintes fois répété , un réel rocher de Sysiphe ! Et c'est une des raisons pour laquelle les filles ne sont que très peu scolarisées . Un jour , je ferai tout mon possible pour rencontrer tes parents afin de les aider , afin de leur témoigner de ton si grand courage et leur dire ce que tu représentais à mon égard , que j'étais ton petit papa blanc . Maintenant , eux et moi , à défaut de vivre , nous allons nous contenter de survivre .Lorsque je sens que je vais sombrer dans des instants défaillants , aussitôt , je ferme les yeux , je t'appelle dans mes propres prières . Alors je te vois et il me semble t'entendre me dire ; - da samé fô suurié , yéllé ka bé yé ! ( ne t'inquiète pas , il n'y a pas de problème ! ) - parce que c'est toujours ce que tu me disais dés lors que je te saluais . Ainsi , je m'apaise . Parfois vois tu , il m'arrive même d' être tenté par l'idée séduisante de croire en ces gens qui prétendent communiquer avec les défunts , cependant , je crains fort d'être trompé , alors je me laisse bercer par l'effet placébo de cette bien piètre probabilité . Boukaré , me q confié qu'i ne pouvait s'empêcher de pleurer chaque fois qu'il devait passer devant l'endroit où tu avais trouvé la mort et que depuis il se sentait vieilli , comme si son enfance s'était éteinte en même temps que ta vie . Il m'a notamment parlé en s'essuyant à la hâte du revers de sa main , une larmes qui perlait sur ses joues , du jour de l'an dernier que vous aviez fêté ensemble au cours duquel vous vous étiez fait photographier et d'ailleurs il voulait me donner cette photo , car , par superstition , il redoutait que celle ci lui porte malheur , mais aussi certainement parce qu'elle attisait trop sa douleur . Seulement , entre temps le chantier ferma à l'occasion du grand sommet Arabe de le " cen sad " , et je ne l'ai pas revu . Sur ces faits , les vacances de juin arrivèrent enfin . Pour bien des raisons je pensais qu'elles allaient m'être salutaires , cependant , ce fut le contraire , puisque je touchais le fond , je ne supportais plus la misère qui régnait partout autour de chez moi , dés lors que je mettais les pieds dehors . Or , cela faisait près de cinq ans que je vivais parmi elle , que je la côtoyais quotidiennement , que je l'invitais même chaque jour à ma table . j'étais devenu ,soudain , aigri à l'égard de ton peuple , de ton pays , comme si dans un ultime effort de survie , il fallait que je me protège , que je m'accroche , que je m'endurcisse , parce que ta disparition m'avait ébouillanté , écorché vif . Heureusement , il y avait mon fils , lequel sans savoir les ravages que ton tragique accident avait réellement causé aux tréfonds de mon être , me soutenait patiemment . Evidemment , qu'il savait , mais néanmoins , il me conseillait de réagir , de prendre des contactes pour assurer l'avenir , sachant que mon inertie était du temps gracieusement offert à mon apathie - tu sais bien qu'en Afrique c'est comme ça ! - s'évertuait il de me dire en vain . C'est comme ça , ya otto , toujours ces maudits mots qui résonnaient en moi tel un écho , et pourtant. ...Aussi il y avait Fayçal , un môme génial du quartier , lequel avait ton âge , toujours soucieux de me rendre service , toujours jovial et positif , cependant , malgré tout cela , je restais incapable , lamentable , ficelé , empaqueté dans ma léthargie , m'anesthésiant à longueur de journée de télé , refusant de voir en face cette réalité laquelle , était pourtant , pourtant irréfutable ! Cela démontre à quel point , on traverse sa vie , sans cesse , en équilibre précaire au dessus du vide, perché sur un fil tendu entre deux supports plantés sur le terrain mouvant du destin .

Une nuit , je fis cet étrange rêve ; j'étais assis en compagnie d'un jeune Africain , dans une pièce sombre aux allures et aux dimensions sépulcrale , totalement close et lugubre . Cependant , l'enfant ne te ressemblait pas ; lorsque , soudainement , il disparut . Simultanément , je me mis à vomir , par kilos , du verre brisé et translucide , cependant , curieusement , cela ne me blessait pas , au contraire ça me soulageait . J'ignore ce qu'il signifiait , néanmoins , à l'issu de celui ci , je décidais d'écrire ton histoire .

Bien sûr , petit Basile , je t'ai connu que dans de bien trop courts instants furtifs , dérobés à la hâte sur mes obligations . Comme tu l'avais dit à tes camarades et aux cantinières du chantier , j'étais ton petit papa , simplement un repère ,comme je l'étais pour tes frères et soeurs de galère , toutes ces petites ombres à la peau noire satinée , qui gravitaient autour de moi dés que je sortais , fidèles comme la mienne , comme si ma blancheur était leur propre soleil , dont elles avaient besoin , ne serait ce que l'espace d'un moment pour qu'elles puissent exister , pour que l'on les considèrent enfin à parts entières . Alors c'est en qualité de petit père , que je souhaite te rendre ce vibrant hommage , digne , je l'espère , de ce noble titre que tu m'avais offert , dont je suis si fier . Que mes mots écrits de cette encre indélébile , puisée au fond de cette profonde douleur que ta mort à générée en moi , tatouent aussi la mémoire de ceux qui les liront , afin que jamais , au grand jamais , tu ne sombres , dans les ténèbres de l'oublie .

Certes , j'ai franchi un cap vertigineux , je suis salement amoché . Néanmoins , je dois me refaire une santé , me redresser , me battre , lutter , nager à contre larmes , à contre chagrin , sortir de ma torpeur , m'accrocher à mes idées , à mes convictions qui sont autant de points d'ancrages lancé sur l'avenir . Et puis , par dessus tout , il y a mon fils , pour lequel je représente l'espoir et lui le mien . Mon fils adoré sans lequel j'aurai pu me laisser mourir . J e n'ai pas le droit d'abdiquer , parce que il revient de trop loin , ce serait le trahir , le faire retomber plus bas de là où je l'ai hissé , le démolir . J e lui ai promis que l'on voyagerait un jour ensemble , qu'il n'aurait plus jamais faim . J'ai encore tant de choses à lui dire , à lui donner , à lui apprendre . Nous n'avons fait pour l'instant qu'un bout de chemin , il nous reste à parcourir le meilleur , celui qui nous conduira ,définitivement ,vers ces lendemains réparateurs . Vois tu petit Basile , j'ai tant de défis à relever et ton flambeau à porter . Je te sens , là , tout près de moi et puisque j'ai choisi ton pays où rien n'est pourtant facile , je dois convertir mes faiblesse et ma peine en énergie positive , afin de pousser ma barrique , pour aller distribuer cet espoir que tu m'as transmis avec ton si magnifique sourire qui brillait avec tant de sagesse au dessus de tant d'indigence . Ainsi , ton histoire aura fertiliser mes motivations , afin que tout cela fasse un jour , qu'une association , une fondation , ou que sais je encore , porte très haut et très loin ton nom . Ici au BURKINA , tout reste à faire , tout est possible . Le peu de savoir que je pense détenir peut valoir de l'or pour ton peuple et pour sa jeunesse, qui n'a qu'un seul désir ; celui de vivre ! Vivre simplement mais dignement ,dans le partage , avec une soif intarissable d'apprendre , cette même soif qu'ont toutes ces petites graines qui attendent patiemment sous la terre la saison des pluies pour reverdir l'espoir prometteur du pays . Je veux être cette plus salvatrice , providentielle pour tes frères qui m'ont si chaleureusement , si humainement accueilli tel un fils , lequel , à l'issue d' une trop longue absence , revient au pays . Un accueil dont les occidentaux feraient bien de s'en inspirer , lorsque l'un des tiens , après une titanesque odyssée , arrive enfin à fouler cette putain de terre prétendue d'accueil , or , que écueil serait le mot qu'il conviendrait d'employer ,eut égard à cette France pour ne citer que celle ci ! La France si arrogante , si narcissique , dégueulant de fatuité , de vacuité , se targuant , de surcroît , d'être à l'origine de la convention des droits de l'homme ! De l'homme blanc, aurait elle dû préciser !!! Cet état , pourtant perçu par ton peuple , comme étant un paradis luxuriant de richesses , qui , comble du luxe , n'est en réalité qu'un enfer d'indifférences , d'égoïsme , de voracité ! Moi , mon Eden , c'est ici , car j'ai découvert des trésors de sagesse , d'humanité . Que les miens me pardonnent , mais lorsque je mourrai , je veux être enterré près de toi . Parfois , j'ai honte d'être français , d'être un blanc , avec tout ce que ce mot peut comporter , à mon sens , de pâleur , de froideur , de dégoût . Un jour par solidarité , je prendrai ta nationalité . Certes ce la ne changera pas la couleur de ma peau , mais cependant , ça soulignera mon appartenance à celle de mon drapeau ; le noir des anarchistes ! Ce merveilleux noir positif dont la nature a si joliment , si intelligemment paré les tiens , celui qui met tant en valeur les autres couleurs dés lors qu'ils s'en vêtissent . Car , ce n'est pas de la faute de la nature si ton peuple vit cette nuance comme une punition divine , une tare , une injustice , ou une étoile de David jadis . C'est à cause de ceux dont l'insipidité obsessionnelle ,ont fait du noir la teinte de leur angoisse , de leur désespoir , de leur tristesse , bref ,celle de leur " négativité " ! Pourtant , il suffit simplement de se rendre sur ton continent pour aussitôt s'apercevoir de cette gaité innée qui y règne à longueur de génération , malgré l'indigence . BURKINA FASO se traduit par " le pays des hommes intègres ", et moi ces hommes là , je les ai rencontré et je les côtoie tous les jours , j'ai vécu dans leur cour , dormi dans leur case , travaillé avec eux , partagé leur pitance , leurs rituels , leur douleur , leur bonheur . Je me suis assis sur leur paillasse , à l'ombre sous leurs arbres à palabre , j'ai bu dans leur calebasse et ensemble , nous avons discuté , échangé , métissée nos idées . Et puis il y avait aussi tous ces anges que nous invitions chaque soir à partager notre repas , notre temps libre , dans la joie , la bonne humeur qui faisait que chaque instant était une fête . Il fallait les voir tous ces petits anges , manger , se régaler , se rassasier , avec leur regard si pétillant tourné vers moi dans d'infinies reconnaissances tel celui du nourrisson à l'égard de sa mère lorsque celle ci lui donne le biberon . Il fallait les voir ensuite s'admirer , se tapoter leur petit vendre bien tendu , bien dodu , bien repu et aussitôt s'activer spontanément à débarrasser la table , faire la vaisselle , balayer , m'aider à faire la lessive lorsque il y en avait , nettoyer , laver , briquer la maison , " leur " maison du bonheur , dans laquelle ça tournait rond , ça oui... ça tournait rond , toujours dans des éclats de rire , sans jamais hausser le ton ! Ces merveilleux rires qui toisaient si bien leur misère , leurs gestuelles si caractéristiques , si ancestrales , lesquelles exprimaient tant d'assurance , tant de sagesse , de respect , d'humilité . Il n'aurait manqué plus que toi , petit Basile , pour que ce soit la quintessence , l'apogée de ma béatitude . Chaque semaine je nourrissais une quinzaine de mômes du quartier , avec seulement 10000 F cfa en plus sur mon budget du mois , soit 15 euro , c'est à dire infiniment mois que le prix d'une cartouche de cigarette ou que d'un toilettage pour chien ! Une si petite somme pour un aussi grand bonheur , mais cela ça ne se témoigne pas , ça se vit ! Le BURKINA c'est comme ça , mais aussi , une symphonie de couleurs harmonieuses , de contrastes , de saveurs épicées , d'odeurs de feu de bois aux essences musquées , de viande grillées , de fruits délicieux , de ciel bleu toute l'année , de couchers de soleil magnifique , de nuits étoilées magiques , de solidarité , de fraternité au sens pur , de gens souriants , accueillants , disponibles , de toutes classes sociales , de toutes ethnies , de tous âges , de musiques aux rythmes chauds , colorés , endiablés sur lesquels ondules des corps aux galbes parfaits , et se trémoussent des petits culs nus ou aux shorts troués , c'est la vie originelle , sans fards , ni artifices , la culture du nécessaire , de l'essentiel , toutes ces choses qui font que l'Afrique est un continent avant tout , spirituel , face à l'occident qui n'est , quant à lui , que matériel . C'est pourquoi , petit Basile , tu resteras éternel ! Là bas , vois tu , malgré tous leurs prétendus moyens , je ne suis pas du tout convaincu qu'ils possèdent une telle richesse , une telle authenticité . C'est , notamment , la raison pour laquelle , j'implore ton peuple à ne pas faire allégeance à l'égard de l'Europe , à ne pas l'imiter ! Les chefs coutumiers ont raison de se méfier parfois, car , tout ce qui est blanc n'est pas nécessairement propre pour autant . Mieux vaut , en effet , une pauvreté positive , que une richesse négative !

J'ai compris que cette douceur qui émanait de tout ton être , tant exalté par ton sourire si magnifique , lequel semblait sans cesse planer au dessus de la misère , était en fait le reflet de ta sérénité , car comme bon nombre de tes frères , c'est cette souffrance quotidienne qui , telle un professeur , t'avait enseigné ces leçons d'humilité , à l'issue desquelles dans un souci permanent de ne pas prendre de zero au moral , tu avais gagné cette divine sagesse qui t' habitait si précocement , puisque en seulement treize années de vie , tu paraissais déjà posséder vingt ans d'expériences . C'est peut être , ce qui justifie , ici , que les jours , l'âge , les distances même , tout est presque intemporel , ce qui parait donner aux choses ,aux êtres une espèce de longévité ? C'est notamment , l'essence même , de ce fabuleux proverbe africain , qui dit que ; chaque vieux qui meurt est une bibliothèque qui brûle . Certes , il te reste beaucoup trop de pages blanches à ton livre personnel , cependant , tu m'as appris , entre autres , que l'indigence recelait ses propres richesses , dont les nantis de ce monde ignorent et par conséquent , ne posséderont , vraisemblablement , jamais , car celle ci ne s'acquiert qu'à grands renforts de courage , de modestie , de lucidité . Et cette lucidité j'en fait mienne , afin de continuer à écrire ton histoire pour ta propre postérité . Jamais, je ne m'étais encore senti tant entouré , tant respecté , depuis que je suis parmi les tiens qui sont devenu aujourd'hui les miens . Même si parfois , je te l'avoue , j'ai pensé que ce n'était pas sans intérêts , je me suis très vite aperçu que la majorité des gens qui gravitaient autour de moi , étaient animé par d'honnêtes sentiments naturels , que l'on retrouve , généralement , dans toutes les communautés ethniques . Comme le sont les quatre éléments qui régissent la vie sur terre , la cordialité semble , ici , innée . Les premiers temps que j'étais dans ton pays , j'avais déjà vécu de grands moments , dont le nec plus ultra fut ma rencontre avec celui qui allait devenir mon fils , lequel , a donnait un véritable sens à ma vie . Si à l'époque l'Afrique m'avait profondément desoccidentalisé , c'est quinze derniers mois que je viens de vivre grâce à ton peuple , à mon fils , et à toi , sans oublié tous ceux que j'ai croisé , furent pour moi une sérieuse initiation , laquelle , m'a littéralement grandi et transcendait , ce qui fait que aujourd'hui tout ce que j'entreprends, tend à nourrir les racines de ces lointaines origines , que je sens chaque jour un peu plus palpiter en moi , comme si toute ma détermination était enceinte de ton pays . Cependant , je n'en demeure , pas moins , très inquiet pour l'avenir de ton continent et par conséquent celui de toute l'humanité . Je veux faire , bien sûr , allusion à cette guerre , laquelle ,quelques parts , à déjà commencer , c'est à dire celle du nord contre le sud , des chrétiens contre les musulmans , des riches conte les pauvres ou bien vis et versa , mais en tous cas ,de l'humanité contre elle même . Nul ne doit , désormais , négliger ce cancer qui est entrain d'étendre ses métastases sur toute la planète . Les dits puissants de ce monde , ne détiennent aucune vérités absolues , ni au nord , ni à l'est , ni au sud , ni à l'ouest , car ils ne sont mu que par de bas intérêts à des fins personnelles . Ils n'ont que faire de la misère , si ce n'est de l'exploiter pour la transformer en une arme redoutable et vengeresse qui fera couler le sang , mais pas le leur , celui de peuples innocents , dans lequel ils y trempent leur plume , afin de tracer des frontières imaginaires entres frères et ainsi inscrire , bien à l'abri derrière les murs de leur palais doré , leur nom sur le grand livre de l'histoire de l'humanité pour leur propre postérité ! Puisque l'arbitraire se nourri toujours de l'ignorance et de l'inertie que celle ci génère , mes projets seront son adversaire . Sur ton âme , je fais le serment de dire aux profanes , que lorsqu'un pays a le souci d'accueillir dignement l'étranger , alors se créée comme par magie , l'égalité , laquelle aussitôt fait de nos différences culturelles , une intarissable richesse , c'est à dire l'unique , l'authentique , celle dont parle tous les livres sacrés et philanthropiques de la terre , celle qui peut faire taire les chiens de guerre , celle qui peut éradiquer la misère , celle dont ton peuple et toi vous m'avez offert , qui me fait encore espérer et me tenir debout ,qui se nomme ; "Fraternité" ! Aux risques de me faire traiter d'utopiste , de rêveur , de naïf , je refuse de céder au pessimisme , de me faire contaminer par le défaitisme de ceux qui ont abandonné , ou pire encore , de ceux qui n'ont jamais lutter ! Ton peuple me disait que , celui qui sauve un enfant aura sauvé toute l'humanité . Que ceux qui douteraient de cela , s'imaginent seulement le contraire , que la profondeur de cet adage interroge la conscience du monde , que les générosités s'amplifient , que les bonnes actions se multiplient , que l'optimisme soit " pandèmique ", alors peut être fera t -il barrage à la misère et aux prédateurs qui l'exploitent pour justifier leur putain guerre ? Alors peut être cela sauvera t il un enfants , lequel , en sauvera un autre , lorsque il sera grand ? Alors peut être que cela maintes fois répété , sauvera un jour toute l'humanité ? Les mots n'ont de sens que lorsqu'ils ont été vécus !

La vie ici est rythmée au son du djembé , elle se savoure , se danse , se rit . Il n'y a pas de peuple plus vivant que celui dont, chaque instant ,menace la survie ! Or , dans nos société développées , ultra sécurisées dans lesquelles on nous fait ingurgiter , au propre comme au figuré , trop peu d'essentiel et beaucoup d'inutile , c'est totalement le contraire ! Insatiable boulimique , telle dans une pomme , l'homme blanc persiste

à bouffer la planète à pleine dents , égoïstement et tant pis pour ceux qui crèvent de faim ! Que puis je faire là bas , petit Basile , avec des gens , lesquels , sont tellement intimement convaincu qu'ils sont à la pointe de la

civilisation , qu'ils n'ont même plus aucun scrupules , à ce que leur animal de compagnie ait une espérance de vie , proportionnellement , supérieure à celle d'un être humain qui vit à seulement quelques heures d'avion de chez eux ? Que puis je faire ,si ce n'est de tenter de leur faire prendre conscience à quel point ils tendent à nourrir l'apogée du déclin de l'occident ? Être civilisé suggérerait il de se déshumaniser , de se dénaturer ? Quel triste et étrange paradoxe ! Quoi de plus désespérant pour un humaniste de devoir se résigner à adopter une fraternité sélective ? Jamais je ne me suis senti aussi étranger à mon pays ,car lorsque, parfois j'y retourne , j'ai l'impression de ne plus le comprendre , de ne plus parler la même langue , comme si j'évoluais dans une dimension parallèle ! Néanmoins quoi qu'il en soit , quoi qu'il advienne , ma décision est mûrement réfléchie , avec un souci incessant de me séparer de l'ivraie occidentale , escorté par la philosophie de ton pays , qui m'a métamorphosé irrévocablement , je veux continuer à récolter ces merveilleux fruits exotiques que celui ci m'a si généreusement offert , afin de semer les graines qui me feront récolter ceux de demain , que je partagerai avec les tiens . Je suis déterminé à muer au-delà même de ma peau d'européen , jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une exuvie , c'est à dire presque rien ! Un jour , lorsque je serai un vieux Mossi blanc , assis sous mon arbre à palabre , entouré d'enfants , je leur raconterai l'histoire de l'enfant sublime et éthéré que tu étais, qui par ton authenticité , ton intégrité , ta bienveillante sérénité et ton éternel sourire si magnifique , m'a enseigné du haut de ses treize ans , comment distiller la pulpe de nos souffrances afin que s'écoulent de nos expériences , une eau de vie pure et limpide , qui désinfecte et guéri toutes nos blessures qu'un parcours, parfois , nous inflige . Ainsi gratifié par la satisfaction d'avoir accomplie ma mission , près de toi , je m'endormirai pour l'éternité dans le berceau de l'humanité .

Il avait raison Oussman , le vieux sage musulman, car en effet ,qui d'autre qu'un ange pouvait posséder de telles qualités ? Sache que tu m'as toujours impressionné , j'allais même dire , intimidé comme si j'avais été en présence d'un être exceptionnel . Selon toutes évidences , nous ne nous sommes pas rencontré par hasard , il n'y a pas de hasard , c'est , à mon sens , une question d'ondes , d'aura, qui émanaient de toi et auxquelles je suis très sensible .Jamais , auparavant j'aurais pu ainsi m'imaginer qu'un petit être humain puisse , à ce point , émettre tant de positivité avec une telle amplitude . Aujourd'hui encore ,dés lors que j'évoque ton souvenir , aussitôt , je me sens envahi par un soudain sentiment de bien être , de plénitude , d'un respect . étrange , sensation pour quelqu'un qui ne crois pas en Dieu , ni au surnaturel ,n'est ce pas petit Basile ? Cependant , vois tu , si je suis , effectivement athée, ce qui ne sous-entent pas nécessairement que l'on ait pas une foi en quelque chose ou en quelqu'un , en revanche , je n'en demeure pas moins persuadé que ce sont des êtres comme toi qui ont inspiré les religions aux hommes . En tous cas , quoi qu'il en soit , désormais , tu resteras à mon égard , au- delà même des temps , un symbole , mon soleil intérieur , mon petit bout d'Afrique protecteur et magique .

Cela fait quatre ans que tu n'es plus là et au fil desquels , peu à peu , ma douleur s'est déposée sur le fond de ma mémoire . J'ai appris au gré de ces phrase qui se sont inscrites sur les pages blanches de ma vie , à dompter l'immensité vertigineuse , du vide que ta disparition a laissée en moi ? Vois tu petit Basile , malgré cette terrible amputation , j'avance certes claudiquant , mais j'avance , mu par cette force d'esprit que tu m'as ainsi transmis , qui réduit la distance , laquelle ,dans un certain sens , me séparait de toi . Bien sûr , le chagrin à blanchi mes cheveux et à creusé quelques rides autour de mes yeux , tels des hiéroglyphes gravés par ton histoire . J'ai muri et continue à murir sous le rayonnement bénéfique du souvenir de ton sourire si magnifique , c'est à dire celui qui se situait au-delà même de ton physique et qui semblait donner tant de légèreté à tes épreuves , à tes labeurs .

A l'heure où s'achève cet hommage , qu'il me paraissait primordial de te rendre , se poursuivra mon témoignage à l'oral . Pour d'évidentes raisons , j'aurais tant voulu ne pas devoir écrire tout cela . Sache , néanmoins , que tu vis et vivra toujours en mes pensées , mais aussi d'une certaine façon , en mes actions , lesquelles , propulsées par cette puissante énergie que tu m'as légué , avant de t'en aller ,m'ordonne et m'ordonnera toujours , à lutter contre l'indigence et l'ignorance , afin que un jour , plus jamais sur la terre ,un enfant soit contraint , afin se nourrir , de pousser une barrique , ou de vendre du bisap dans des sachets en plastique , plus élémentaires , que alimentaires et enfin , de ne plus devoir se résigner devant ce mot ;" ya otto ". Car , à mon avis , il y a beaucoup moins de réelles fatalités , que de réelles mauvaises volonté . Je te remercierai jamais assez de m'avoir ainsi montrer le chemin de la sérénité face à l'adversité , face aux épreuves , mais aussi, face à la mort , grâce à cette lumière si nécessaire que tu m'as inoculé , laquelle , éclaire ces tunnels et balise ces déserts que le destin nous fait , parfois , traverser .

Je te salue , petit Basile , de ma plus haute déférence . Nous sommes uni à tout jamais au-delà même de l'éternité par des liens si solides , si forts qu'ils ont vaincu la mort . Ce sont les liens sacrés de 'âme , que je remonterai , tel un fil d'Ariane pour, quelques fois, te retrouver . Que mes prières se posent sur tes ondes, afin que nos esprits se prennent par la main , pour aller s'assoir sur les rebords du monde et tracer les sentiers de demain .

Que ceux qui t'ont aimé à travers ce témoignage et cet hommage se joignent à mon combat . Puisse ta lumière , éclairer leur coeur et leur conscience . Repose en paix .

16 novembre 2011

"Mes propres définitions des mots ".

DEFINITIONS PERSONNELLES

Par zarathous3.

 

 

 

En fait le but consiste seulement de redéfinir les mots selon ma propre conception .avec  humour vitriolé soit poésie!

 

-Le mensonge : Mentir c'est de ne pas dire la vérité à la seule personne qui la connait ,en l'occurrence ,soi même !

-La lucidité: une potentielle porte ouverte sur le suicide !

-Optimisme : une bouée lancée sur l'avenir !

-Pessimisme : un espoir mort né !

-L'amitié : l'autre moitié de notre âme ( âme mi ) !

-L'enfance : le souci permanent de rester insouciant !

-L' humour : des chatouilles de l'imaginaire !

-La politesse : une hypocrisie consentie !

-L'autorité : un maître chanteur !

-La philosophie : donner un sens à l'insensé

-La sexualité : Une  proxénète !

-L'amour : Un senti menteur !

-La haine : du temps offert à nos pires ennemis !

-Le souvenir : une régurgitation du passé !

-Le mariage : un problème à éviter !

-La vie :un hasard intelligent !

-La liberté : Une évasion abstraite !

-L'utopie : une possibilité différée !

-Le respect : une réciprocité méritée !

-La volonté : une transcendance transcendante !

-Le pouvoir : une maladie mentale !

-Une rencontre : une providence ou un destin !

-L'expérience  : une escorte personnelle !

-L'aventure : une créatrice de sens insoupçonnables !

-La routine : l'insipidité auto-infligée !

-La sécurité : le pire des dangers !

-L'assistanat : une "déresponsabilisation"!

-La critique : une jalousie positive ou négative !

-L'humilité : La grandeur des petits !

-La bassesse : Une expression reptilienne !

-Le racisme : Une vacuité d'esprit !

-L'hypocrisie : une auto- feinte !

- Le rêve : Une matérialisation vaporeuse de l'inaccessible !

-La lâcheté : Un nombrilisme exacerbé  !

-Le bonheur : un accord parfait entre mes idées et un instant vécu !

-Le malheur : Un anéantissement constructif !

-La solitude : La liberté totale et concrète !

-Le présent : un futur passé !

- Le futur : une probabilité inexistante !

-Le passé : Une exuvie du temps !

15 novembre 2011

"LE SENS SACRE DE LA FAMILLE"

par zarathous3.

Lorsque il arrive que l'on se sente étranger à sa propre famille  , on trouve toujours que ce sont les autres qui ont tort .Cependant , la plupart du temps  , en réalité , nous sommes responsable du comportement que l'autre nous renvoie et ce , à l'égard de quiconque . En effet ,  faut-il attendre être face à la mort d'un proche pour mesurer le vide vertigineux que celui ci laisse ? C'est , malheureusement , bien souvent le cas  ! Je pense que cela provient du fait que  nous avons beaucoup trop de temps à perdre pour se regarder le nombril , dans les pays riches , car nous n'avons aucune réelle urgence !  La différence abyssale qui sépare l'Afrique de nos sociétés occidentales dites "civilisées ", c'est que là-bas les gens sont condamnés à la survie. Tout est précaire , provisoire . Par conséquent , cela incombe une grande humilité , une sacrée sagesse , doublée d'une foi infaillible . Là-bas , le soir les gens me saluaient toujours , avant de se coucher , par cette formule de politesse qui traduit parfaitement bien , à mon sens , cette humilité : "Wendé acondé béogo" ce qui signifie : "Que Dieu t'accorde demain". Or , chez nous , dans nos ruées vers l'inutile , on en oublie  l'essentiel . Le"matérialisme"outrancier aiguise chaque jour un peu plus l'égocentrisme d'une majorité de gens , y compris chez ceux qui  prétendent lui échapper .  Il suffit pourtant de se rendre en Afrique pour s'apercevoir que la famille ne se limite pas seulement à nos proches , parce que là-bas , plus qu'ailleurs , on est tous frères ! Le peuple nous considère toujours comme un membre à part entière de leur famille . On est fils à l'égard des vieux , frère à celui des gens de  notre génération et un oncle pour les enfants , mais jamais un étranger ! Tout est différent sur ce continent , incomparable avec ce que l'on connait en occident ! La musique et le rythme sont partout et tout , en passant par le pilon et le mortier ," le daba", qui est une sorte de pioche rudimentaire qui sert à labourer les champs , fait l'objet d'instruments , lesquels représentent , selon moi , le battement de coeur d'un peuple uni , solidaire . Tout le monde danse , bouge , vit , sans jamais se plaindre , puisqu'ils sont heureux d'être vivant !

J'ai rencontré de grands Hommes sur ce continent , néanmoins , ceux là ne sont jamais sous les feux de la rampe . On les trouve , généralement , assis au pied d'un arbre dans des villages les plus reculés , en pleine brousse , ou bien encore , avec leur famille , sous une tente dans le désert . Et ce sont eux qui m'ont inspiré ce message que je délivre à travers cet article .

N'attendons plus d'être confronter à un mort alité pour appliquer cette petite moralité ! Peut être que cela vaudrait le coup d'y méditer ?

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